
L’Étape du Tour 2016 : les détails du parcours
Quatre cols et 3680 m de dénivelé seront au programme des 146 km de l’Étape du Tour le 10 juillet prochain, entre Megève et Morzine. Une succession de montées et descentes de plus en plus difficiles et techniques : ce sera la particularité de cette épreuve.
Pour beaucoup de cyclosportifs, l’Étape du Tour est l’objectif d’une saison, voire d’une carrière sportive. Participer quelques jours avant à la même étape que les pros du Tour de France, dans des conditions de sécurité similaires et avec des routes privatisées pour l’occasion, c’est toujours un grand moment. D’autant plus que le choix du parcours est toujours un savant mélange entre difficulté et accessibilité. Enchaîner quatre cols dans la même journée, ce n’est jamais totalement anodin. Mais la distance demeure toutefois suffisamment raisonnable pour qu’un pratiquant correctement entraîné puisse en venir à bout. Il reste bien sûr à anticiper les pièges et les difficultés pour ne pas terminer à pied, comme c’est encore le cas de trop nombreux participants chaque année, manifestement pas assez préparés. Intégralement dessinée en Haute-Savoie entre Megève et Morzine, cette étape vous permettra d’enchaîner les cols des Aravis, de la Colombière, de la Ramaz et de Joux-Plane. Ce ne sont pas des cols très hauts en altitude, mais leur difficulté sera croissante. Les Aravis, c’est un hors-d’œuvre de fin gourmet, quand Joux-Plane est un dessert qui risque de provoquer l’indigestion. S’y ajoutent des descentes techniques et rapides, avec un revêtement toujours aléatoire sur ce type de route, qui a souffert au sortir de l’hiver. Il ne faudra pas manquer de vigilance. Enfin, le 10 juillet est situé au cœur de l’été, mais il ne vous échappera pas que la Haute-Savoie est un département très vert. Donc humide parfois, en été aussi. Vous pourrez aussi bien rencontrer de fortes chaleurs, notamment dans la montée finale de Joux-Plane située à moyenne altitude et avec peu d’ombre sur les coups de 13/14h, qu’une pluie froide et handicapante dans les descentes. Le choix de l’équipement vestimentaire sera donc primordial le jour de l’épreuve.
Un départ très rapide
Depuis le départ de Megève, située sur un plateau à 1100 m d’altitude environ, jusqu’aux premières pentes du col des Aravis à Flumet (900 m d’altitude environ), les 10 premiers kilomètres s’effectueront en faux plat descendant sur une route large et bien bitumée. Sans être difficile, cette première partie sera assurément très rapide au sein du peloton, au moins parce que les plus ambitieux chercheront à se placer avant le col. Attention à ne pas se mettre dans le rouge d’entrée. Abordé par le côté sud, celui-ci paraît relativement modeste au regard des statistiques : 11,7 km à 4,9 % de moyenne pour une altitude de 1486 m. En réalité, juste après un rétrécissement très net en tournant à droite à Flumet, il se décompose d’un premier kilomètre et demi à 7% de moyenne, d’une courte descente avec un revêtement abîmé par l’hiver – un virage à gauche qui se referme peut surprendre -, puis d’un faux plat avant d’attaquer la vraie difficulté juste avant le village de La Giettaz. Il reste alors 7 km à 6,85 % de moyenne. On trouve les pentes les plus fortes (autour de 8 %) en traversant le village, et dans le dernier kilomètre, abordé la plupart du temps vent de face. La descente qui suit est très roulante. Les premières épingles se négocient facilement, sur un large billard, jusqu’à la traversée de La Clusaz (1080 m d’altitude). Ce sera l’occasion de souffler un peu et de commencer à se ravitailler en solide, d’autant plus que la seconde partie de la descente est en pente douce jusqu’à 900 m d’altitude environ, juste après le village de Saint-Jean-de-Sixt.
Le col de la Colombière
Deuxième difficulté de la journée et abordé par son côté sud (le plus facile) sans transition, le col de la Colombière (1613 m) présente un superbe revêtement. 11,7 km, 690 m de dénivelé, une pente moyenne de 5,9 %, avec une pente maximale de 9% attendent les concurrents. Une première partie roulante, suivie d’un léger répit en traversant la petite station du Chinaillon, avant 3 km à 5-6%, pour finir avec trois derniers kilomètres entre 7,5 et 9%. Le dernier kilomètre est de loin le plus difficile. La descente ne permet pas ensuite de se reposer, du moins dans sa partie initiale jusqu’au Reposoir (8 km). Étroite, technique, pentue, elle demande une certaine vigilance. Heureusement, une partie en faux plat descendant après le village donne l’occasion de se relâcher un peu, avant les 6 derniers kilomètres à nouveau plus techniques. Situés à l’ombre, ces derniers lacets se négocient bien, mais nécessitent de la prudence en cas d’humidité. Après une vingtaine de kilomètres de dégringolade, le tracé arrive à Scionzier, dans la vallée de l’Arve à 500 m d’altitude.
Garder les roues
On trouve ensuite une partie plate sur une quinzaine de kilomètres, pour aller chercher la troisième ascension de la journée. Mieux vaut éviter de rouler seul ici, car le vent peut se montrer défavorable. Un virage à 180° au Pont du Risse conduit ensuite à 9 km de faux plat montant jusqu’au pied du col de la Ramaz, à Mieussy. Un endroit idéal pour se ravitailler avant d’attaquer vraiment les choses sérieuses. Avec 1610 m d’altitude, le col de la Ramaz présente un dénivelé de 960 m sur 14 kilomètres, une pente moyenne de 6,86 % et des pentes maximales à plus de 10%. La première partie est abordable, mais ça se corse sévèrement entre les 8ème et 10ème km d’ascension, au niveau des paravalanches. On entrera vraiment dans le vif du sujet de cette Étape du Tour, d’autant plus que 90 km auront déjà été effectués. Petits braquets obligatoires. Au niveau de la petite station de Sommand, la pente se radoucit un peu, avant de se cabrer à nouveau dans le dernier kilomètre, à plus de 8 % de moyenne.
Final en apothéose sur Joux-Plane
La descente vers Taninges sur 16 kilomètres est là encore technique et pentue. Une douzaine de kilomètres de plat permet ensuite de rejoindre Samoëns, au pied de la dernière ascension. Ce sera la dernière occasion de bien se ravitailler, avant d’attaquer le gros morceau de la journée, que les concurrents aborderont forcément dans un état de fatigue avancé. Le col de Joux-Plane (1691 m), c’est 989 m de dénivelé en 11,1 km, soit une pente moyenne de 8,9 % et des passages à 12%. Des pentes vraiment sévères et continues, qui exigent des petits braquets. Au sommet, on ne bascule pas tout de suite : on trouve 2 kilomètres de faux plat descendant, avant une petite remontée casse-pattes de 400 m vers le col du Ranfolly. Puis la descente vers Morzine, avant la délivrance. Une descente, qui pourrait se révéler décisive pour ceux qui jouent la gagne. Avec l’arrivée en contrebas dans les rues de la station de Morzine, certains pourraient être tentés de lâcher les freins, mais elle est très technique surtout si elle est humide, avec un revêtement très moyen. Bien que relativement courte, cette Étape du Tour 2016 risque de surprendre : les quatre cols sont de plus en plus durs, les descentes toujours stratégiques, et il faudra éviter de rester seul dans les vallées afin de s’économiser. Le but étant d’arriver le plus frais possible au pied de Joux-Plane, véritable juge de paix de la journée. Si la météo est clémente, la vue du mont Blanc qui surplombe l’ensemble du tracé devrait être une belle récompense.
Infos pratiques
Date : 10 juillet 2016
Distance : entre 146 km (officielle) et 150 km (reconnaissance)
Ravitaillements : La Cluzaz (km30), Scionzier (km 61), Praz-de-Lys (km 95), Samoëns (km 121)
Remise des dossards : la veille de l’épreuve, sur le village départ.
Megève se situe en Haute-Savoie (74), à 200 km environ de Lyon par l’A40 ou par l’A43.
Aéroport : Genève à 86 km
SNCF : Annecy à 60 km
Pour les accompagnants, un itinéraire en voiture est prévu pour se rendre à l’arrivée à Morzine, sans passer par les routes privatisées de l’Étape (118 km). Pour les concurrents, service en car la veille de l’épreuve pour déposer les véhicules à l’arrivée (plus d’infos sur le site de l’épreuve : www.letapedutour.com)